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Avec la Bibliothèque sensorielle, les jeunes porteurs de handicap assurent !

L’année commence bien pour Libre comme Lire qui accueille une nouvelle association, Les Papillons Blancs de Lille, pour leur projet renversant imaginé, porté et assumé par des jeunes présentant une déficience intellectuelle eux-mêmes.

On vous explique de quoi il s’agit et pourquoi ça nous plait tant !

Un projet renversant

Ils sont atteints de déficience intellectuelle, leur diction est parfois difficile, la mémorisation plus laborieuse, l’accès au livre plus complexe et leur différence n’est pas toujours bien acceptée. Et alors ? Et alors ils ont décidé, ensemble, eux-mêmes, d’aller à la rencontre d’enfants de 3 à 10 ans et d’animer pour eux des heures du conte en piochant dans leur bibliothèque sensorielle ! Textes et illustrations de ces albums joyeux et curieux sollicitent les cinq sens, pour des aventures sensibles, et pleines d’émotions.
Il en faut du temps, de la patience, de l’énergie et de l’obstination pour apprendre, s’entrainer, buter, reprendre, lever les obstacles ! Mais tout le monde en sort grandi : les jeunes handicapés devenus passeurs de lecture, les enfants embarqués sans préjugés dans les aventures des albums, les bénévoles qui accompagnent le projet, et tous ceux qui assistent à la performance et peut-être modifient leur regard sur le handicap.

Une démarche audacieuse et efficace

Ce qui nous plait tant, à Libre comme Lire, c’est le renversement qu’opère un tel projet. Le “public fragile”, le “public empêché”, ou “éloigné” de la lecture que constituent les jeunes porteurs de handicap se place, dans une situation de défi, en position d’expert de la lecture auprès d’un public inconnu. C’est un pari, une prise de risque considérable. Car le public des jeunes enfants est très exigeant et a tôt fait de vous faire sentir que vous n’êtes pas à la hauteur. Alors, si on se lance, il faut être prêt. Et plutôt deux fois qu’une. Ce qui nécessite apprentissage et donne sens aux entrainements innombrables.

Cette démarche qui consiste à placer un apprenant en difficulté en situation d’expert-transmetteur justement de ce qu’il maitrise mal au départ, ou qui lui fait peur, est d’une redoutable efficacité. Elle permet de véritables victoires qui rendent d’autant plus fier qu’elles ont été arrachées au prix d’un travail conséquent. De sorte, que de telles aventures augmentent considérablement la confiance en soi et le sentiment de compétences des apprenants… qui n’hésiteront pas à se confronter à des nouveaux défis ! C’est un cercle vertueux qui s’enclenche.

À Libre comme Lire, on aime beaucoup, beaucoup cette façon de faire.
Et d’ailleurs, c’est la même démarche qui est à l’oeuvre lorsque les apprenants de Mots et Merveilles imaginent puis tiennent les stands de leur Ducasse de Mots, ou lorsque des collégiens en grande difficulté de lecture lisent des albums à des enfants de maternelle, avec la complicité de Lis avec Moi, ou lorsque des enfants tsiganes déscolarisés sont amenés à produire leur propre album à la manière de C. Voltz, grâce à l’ASET, pour ne citer que quelques exemples.

Cette démarche se caractérise par une confiance absolue dans les capacités de chacun à progresser pour peu qu’il soit bien accompagné, et dans la volonté de chacun de se démener pour y arriver pourvu qu’il puisse être fier des résultats de son propre travail. Elle repose aussi sur l’idée qu’il n’y a pas de défi qui ne puisse être relevé avec une bonne dose de confiance et d’intelligence collective.

Libre comme Lire n’existerait pas sans ces convictions-là. Merci aux Papillons Blancs de nous permettre d’en donner une nouvelle illustration en ce début d’année nouvelle et pleine d’espoir.

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