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Livres du 1er mai : découvrez notre sélection

Le secrétaire général du Parti Communiste Français (PCF), Maurice Thorez, prononce un discours lors de la manifestation du 01 mai 1947 place de la concorde à Paris. © STF / AFP/Archives

Déjà le mois de mai ! Le 1er mai, comme tout un chacun sait, est l’occasion de célébrer la fête du travail. Mais c’est aussi un jour plein de charme que l’on passera en famille à se promener dans la forêt ou pourquoi pas, si la pluie nous empêche de sortir, de s’assoir tranquillement dans un fauteuil et de lire. Vous trouverez ici notre sélection de livres du 1er mai, mais aussi, car nous n’avons pas chômé, une sélection de manifestations dans toute la France autour du livre.

Les livres qui parlent du 1er mai

Le 1er mai, par Miguel Rodriguez

Le 1er mai, par Miguel Rodriguez

Loin d’une histoire sèchement politique, voici une histoire symbolique : affiches, discours, chansons, récits et archives rendent sensibles la signification de la date et les formes de la fête, la portée des gestes et des mots, la mise en scène des cortèges et de l’espace, le langage des…


Histoire du 1er mai par Maurice Dommanget

Histoire du 1er mai, par Maurice Demanget

Seul ouvrage majeur réalisé en langue française par un témoin contemporain, L’Histoire du Premier Mai développe une réflexion sur les luttes sociopolitiques qui ont amené cette date à être la journée internationale des travailleurs à partir de 1889, puis la fête du travail, jour chômé. Cet important travail de recherche montre les heures glorieuses ou sombres de ces manifestations, déroulant tout un pan de l’histoire sociale du xxe siècle, jusqu’aux années soixante-dix.


La véridique histoire du 1er mai par Justhom

La véridique histoire du 1er mai, de Justhom

Depuis déjà plusieurs décennies, le 1er mai est vécu comme un simple jour férié (on ne bosse pas, on est payé et on peut aller à la plage), l’occasion de la fête du travail. Il n’en fut pas toujours ainsi.

1er mai 1886, rassemblement à l’usine Mac Cornick de Chicago demandant la journée de 8 heures.

4 mai 1886, à Haymarket, grosse manifestation réclamant la journée de 8 heures.

Une bombe explose, tuant plusieurs policiers. 8 anarchistes sont arrêtés. 4 seront pendus. Tous seront réhabilités en 1893. Pendant des décennies, partout dans le monde, le 1er mai sera une journée de lutte pour l’obtention de la journée de 8 heures. Ce livre nous raconte la véritable histoire du 1er mai, un moment important de la lutte des exploités contre le capitalisme.


La Corrida du 1er mai par Jean Cocteau

La Corrida du 1er mai, par Jean Cocteau

Picasso, Manolete, Lorca, l’esprit flamenco et le fleuve gitan, autant de composantes du génie espagnol que Cocteau, touriste visionnaire prompt à découvrir la vérité poétique des paysages et des peuples, brasse comme les gemmes d’un éblouissant kaléidoscope…


La Fusillade de Fourmies

La fusillade de Fourmies – 1er Mai 1891, par Claude Willard

Le silence sur la répression sanglante de Fourmies en 1891 est caractéristique de la place donnée à la classe ouvrière de France dans les livres d’Histoire.
Ce livre de Claude Willard , dont la première édition date de 1957, retrace ce drame local de Fourmies, centre lainier important du département du Nord où filatures et tissages drainent en cette fin du XIXe siècle plus de dix mille ouvriers, hommes et femmes.
Au matin du 1er mai 1891, deux compagnies d’infanterie sont là depuis la veille, appelées par le préfet.
La suite est relatée dans ce livre : le massacre, la fusillade demandée par un patronat de combat, événements dont Claude Willard campa remarquablement le contexte, les lieux, les acteurs.


L'Anarchie au prétoire, par Claude Rétat

L’anarchie au prétoire: Vienne, 1er mai 1890. Une insurrection et ses juges, par Claude Rétat

La première célébration, en 1890, du 1er mai en France eut lieu sous haute surveillance policière. Une petite ville échappe : à Vienne, en Isère, surgit le spectre de l’anarchie, de la « foule » hors contrôle, hommes, femmes, enfants… La grève éclate, le maire est malmené, le commissaire «?abîmé?», une fabrique de drap pillée. Un mot flamboie?: «?Prenez, c’est à vous?!?»
L’avant-veille, deux orateurs de renom étaient venus chauffer les esprits?: Louise Michel et Alexandre Tennevin, un cogneur.
Claude Rétat accompagne cet essai d’un dossier de textes & témoignages (brochure des anarchistes sur le procès de 1890, presse, dossier judiciaire et autres archives, parmi lesquelles les rapports de police sur les conférences de Louise Michel) et d’une riche iconographie.


La Bombe, par Franck Harris

La Bombe par Frank Harris

Chicago, Haymarket Square, 4 mai 1886 : alors que s’achève un meeting politique réunissant des centaines d’ouvriers, la police lance un assaut brutal pour disperser la foule. Soudain, une bombe explose, tuant huit policiers et en blessant plusieurs dizaines d’autres. Cet événement à l’immense retentissement, Rudolph Schnaubelt en est le témoin privilégié. Fraîchement débarqué d’Allemagne, ce jeune homme cultivé, sans le sou mais décidé à conquérir l’Amérique, fait rapidement l’apprentissage d’une réalité qui lui glace le sang : de New York à Chicago, il découvre la tragique condition des ouvriers, surtout quand ils sont, comme lui, étrangers.

Mais comment se dresser face aux injustices dans cette société conservatrice avide de profits où la presse est aux ordres et la répression policière, sanglante ? Tiraillé entre son engagement pour la cause ouvrière aux côtés de Louis Lingg, un militant anarchiste charismatique, et sa passion pour la belle Elsie, Rudolph va faire un choix qui changera à jamais le cours de sa vie et celui de l’Histoire.


Et si cette sélection ne vous suffit pas, la librairie Les lisières, à Croix (59), vous propose celle-ci : https://www.leslisieres.com/dossiers/lectures-du-1er-mai-romans-bd-essais-pour-s-interroger-sur-le-monde-du-travail-d-hier-et-d-aujourd-hui/

Évènement livres du 1er mai

De nombreuses manifestations autour du livre ont également lieu ce dimanche 1er mai 2022. Nous en avons notées quelques unes à travers la presse régionale. Découvrez-les !

> Une Fête du livre et des arts pour le 1er mai à Rivière sur Tarn (12) : https://www.midilibre.fr/2022/04/28/une-fete-du-livre-et-des-arts-pour-le-1er-mai-10263407.php

> 21e Salon du livre d’Arras (62) : https://journal.ccas.fr/21e-salon-du-livre-darras-vers-dautres-chemins/

Guillaume Meurice, Agnès Martin-Lugand… à Quiberon(56), 60 auteurs à la 8e édition de la Fête du livre : https://www.ouest-france.fr/culture/fete-du-livre-a-quiberon-ce-petit-salon-qui-attire-les-grands-noms-1b63d19c-c6f9-11ec-85c7-ebe232218271

> Salon du livre d’éco solidaire à Vexin sur Epte (27) : https://actu.fr/normandie/vexin-sur-epte_27213/eure-un-salon-du-livre-d-ecos-solidaire-au-profit-des-personnes-demunies_50542363.html

> Fête du livre en Anjou à Saint-Denis d’Anjou (72) : https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/sable-sur-sarthe-72300/saint-denis-d-anjou-le-livre-sera-en-fete-le-1er-mai-6a2040ea-b105-11ec-9e99-36695c34ef7c

> Lion-sur-Mer(14). Le salon du livre ancien de retour à la salle Trianon pour une 25e édition : https://www.ouest-france.fr/normandie/lion-sur-mer-14780/lion-sur-mer-le-salon-du-livre-ancien-de-retour-a-la-salle-trianon-pour-une-25e-edition-b43dae6c-c47c-11ec-b524-f27494743df3

> Revin : une vente de livres pour aider Amnesty International : https://www.lardennais.fr/id365669/article/2022-04-27/revin-des-livres-pour-aider-amnesty-international

> À Audierne (29), Art’Ria organise son premier salon des livres d’artistes : https://www.letelegramme.fr/finistere/audierne/a-audierne-art-ria-organise-son-premier-salon-des-livres-d-artistes-26-04-2022-13002109.php

> Le Conquet (29). Une 15e édition de « La Mer en livres » : https://www.ouest-france.fr/bretagne/le-conquet-29217/une-15e-edition-de-la-mer-en-livres-c5b6d232-bc83-11ec-85ab-9e04716fb966

Hautefage-la-Tour (47). Cinéma et Salon du livre et des arts : https://www.ladepeche.fr/2022/04/16/cinema-et-salon-du-livre-et-des-arts-10239933.php

> Rencontres littéraires avec l’association Livre et Partage à Saint-Savin (38) : https://www.nrpyrenees.fr/2022/04/14/rencontres-litteraires-avec-lassociation-livre-et-partage-10235177.php

Et pour finir…

Vous ne connaissiez pas Libre comme Lire ? Nous promouvons le plaisir de la lecture et l’accès à la lecture pour tous. Découvrez-nous !

Découvrez aussi toutes les associations partenaires avec qui nous travaillons pour faire de la lecture un trésor pour tous !

Vous avez envie d’aider les associations de lecture ? Devenez ami de Libre comme Lire.

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Journée internationale des droits de l’homme : nous devrions être tous égaux face à la lecture

Nous devrions être tous égaux face à la lecture

Nous ne le sommes pas.

Et cela, pour Libre comme Lire, c’est inacceptable.
L’apprentissage de la lecture est un droit fondamental. Parce que le droit à l’éducation est inscrit en toutes lettres dans la Déclaration des Droits de l’Homme. Mais aussi parce que savoir lire permet à l’être humain de développer son autonomie et sa liberté.


À l’échelle mondiale, les chiffres donnent le vertige : 260 millions d’enfants et d’adolescents non scolarisés en 2018, et un enfant ou adolescent sur deux qui n’a pas un niveau minimal de compétence en lecture.
En France, la situation reste très préoccupante. Malgré le volontarisme affiché, toujours beaucoup trop d’élèves sortent des classes primaires en n’étant pas suffisamment à l’aise avec la lecture pour pouvoir apprendre correctement au collège. Et on estime qu’il y a dans notre pays 2,5 millions de personnes adultes qui ne maîtrisent pas suffisamment la lecture, l’écriture et le calcul pour être autonomes dans la vie quotidienne.
Nous ne sommes pas tous égaux devant la lecture.


Nous n’avons pas tous des parents ou grands-parents lecteurs, pour nous donner le goût des histoires.
Nous n’avons pas tous un adulte disponible pour nous encourager à pratiquer la lecture à voix haute en rentrant de l’école.

Nous n’avons pas tous une bibliothèque dans notre salon

En France, face à la lecture, il y a ceux qui ont la chance de pouvoir pratiquer et qui vont naturellement intégrer cette compétence, et il y a les autres. Ceux pour qui lire restera un exercice étrange, et donc difficile.
Il y a aussi tous ceux qui aimeraient lire et ne peuvent le faire parce qu’ils ont des difficultés d’ordre sensoriel, psychique, mental, cognitif.


Mais il y a aussi toutes les associations, connues et moins connues, qui refusent la fatalité. Et qui œuvrent, dans un quartier, une ville, une région à changer les choses.
Ces associations, nous voulons les mettre en lumière. Sur Libre comme Lire, nous racontons leur quotidien, nous relayons leurs actions, et nous vous permettons de les soutenir, en quelques clics.
Vous voulez faire un premier pas vers plus d’égalité dans l’accès à la lecture ?
Et si vous nous suiviez sur les réseaux sociaux ?

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La sentence prononcée par le juge Timothy Johnson, qui a condamné un néonazi à lire les classiques de la littérature, est-elle complètement loufoque ?

Photographie de Spaarnestad Photo/redux

On vous racontait cette drôle d’histoire en novembre dernier. Aujourd’hui, on vous propose, au-delà de l’anecdote, une réflexion sur ce qui a pu sous-tendre la décision du juge anglais.

Où l’on verra que l’idée de développer des “émotions démocratiques” par la littérature et les arts n’est pas tout à fait neuve. Et mérite d’être soutenue.

Trouver des amis dans les livres

“Vous êtes un individu solitaire avec peu, ou pas vraiment d’amis” a expliqué le juge au jeune homme de 21 ans féru de lectures néonazies, et lui même propagateur d’idées suprémacistes.
Est-ce à dire que la vertu première de la littérature serait de nous fournir des amis ? En partie ! C’est en tout cas ce que souligne l’anthropologue de la lecture, Michèle Petit1, qui a recueilli, partout dans le monde, de nombreux témoignages de lecteurs qui parlent des livres comme d’amis, de cabanes, de refuges, et même d’une famillea.

Donner une forme lisible à nos propres émotions

Ce dont témoignent les lecteurs qui se livrent à Michèle Petit, c’est de la rencontre d’eux-mêmes dans les livres. Cette sensation que tout à coup, ce qui est écrit là parle de moi, que c’est exactement ça, ce qui est dit là, exactement ce que je ressens moi, sans que jamais j’ai su le formuler aussi clairement. Et cela fait l’effet d’une révélation. Tout devient limpide. Parfois cela suffit : parce que maintenant c’est clair, alors ça va. Et y voir plus clair m’apaise.

Trouver des guides

Mais le livre se contente rarement de tendre un miroir à son lecteur : par la narration qu’il déploie, il propose une résolution possible. Il nous dit : cette émotion-là, cette situation-là, ce dilemme-là, cette souffrance-là, voilà comment elle peut être vécue. Voilà comment tel personnage l’a vécue. Lisez une autre œuvre littéraire, et vous y découvrirez une autre résolution possible de la même situation, une autre façon de dénouer le même genre de nœuds, une autre façon d’exulter de joie. Rien de prescriptif, donc, dans une œuvre littéraire. Juste un témoignage. Qui peut aider à trouver une voie de sortie.
En cela les livres de littérature peuvent être des guides : pour nous aider à lire ce que notre passé et notre présent nous ont présenté, mais aussi nous préparer à reconnaitre ce que notre futur nous réserve.

Vivre des expériences innombrables

Car la littérature nous propose aussi de vivre des tas d’expériences insolites. En suivant le protagoniste, moi la petite prof de français du Nord de la France, me voilà homme avec lui, marchand du XIIè siècle parcourant la route de la Soie et empêtré dans un héritage difficile. J’ouvre un autre roman et je change, à l’infini, d’âge, de sexe, de classe sociale, de métier, de couleur de peau, de préférence sexuelle, d’option spirituelle, de convictions politiques, de situation familiale, que sais-je encore. Et cela décliné à toutes les époques, en tous lieux. Mes métamorphoses sont multiples, mes expériences infinies. Et si le processus d’identification ne fonctionne pas à plein, que je ne me sens pas lui, ou elle, le personnage, à tout le moins j’aurais été placée auprès de son cœur, de son âme, dans son corps souffrant ou jubilant. En effet, le contrat de lecture est ainsi fait qu’il nous oblige à suivre les chemins que trace pour nous l’auteur, et il nous arrive ainsi d’entrer dans des vies, dans des préoccupations, dans des émotions que parfois nous ne soupçonnions même pas. Si la littérature nous offre des amis, c’est aussi qu’elle nous fait rencontrer toutes sortes de personnages. Des personnages proches parfois des personnes que nous côtoyons, mais parfois très éloignés aussi. Et s’ils ne deviennent pas tous nos amis, au moins nous auront-ils été sympathiques, au sens étymologique du terme : nous aurons souffert, ressenti tout comme eux.

“Connaitre l’Autre de l’intérieur” et développer son empathie

C’est cela, peut-être, qu’avait en tête le juge Johnson, en proposant à un jeune néonazi de lire la littérature. Cette conviction qu’après avoir vécu ces expériences littéraires, après avoir expérimenté ces vies multiples, après avoir souffert, ou aimé, ou douté, avec tous ces personnages, il ne serait plus possible de rejeter absolument l’Autre. Parce qu’il n’y aurait plus d’Autre. Parce que ces catégories abstraites qui cristallisent les haines tombent d’elles-mêmes quand vient s’y superposer tel ou tel personnage dont on a partagé l’intimité, le visage de tel ou tel personnage. Ce visage qui nous oblige, comme nous l’a appris Levinas. Il n’y a plus d’Étranger quand on peut reconnaitre en chacun un semblable qu’on a côtoyé, quand on a eu l’opportunité, grâce à la littérature, de “connaitre l’Autre de l’intérieur”1

Développer une éthique

Notons le bien : le juge de Leicester n’a pas condamné son jeune prévenu à lire UN livre, il l’a incité à fréquenter de nombreuses œuvres littéraires. Il faut insister sur ce point. La fréquentation assidue d’œuvres littéraires riches et nombreuses ne nous fournit pas de morale, pas de solution toute faite ou de pensée prédigérée. Elle nous invite à multiplier les réflexions, à réinterroger sans cesse une réponse reçue par une question nouvelle, à constater que nous autres, frères humains, sommes “fils et filles des mêmes questions”2, et que les réponses sont multiples, et que c’est, à chaque situation, à chacun d’entre nous d’inventer celle qui conviendra, au plus juste. Bref la fréquentation de la littérature nous permet de développer une éthique.
C’est sans doute le sens de la condamnation à lire la littérature proposée par le juge : une invitation à l’interrogation sans cesse renouvelée, s’appuyant sur la connaissance multiple des émotions, des ressentis, des modes d’être et de penser de l’Homme, acquise auprès des personnages, une invitation à la nuance, à la suspension du jugement hâtif, des réflexes préconditionnés, du pré-pensé.

Éduquer avec la littérature et les arts pour développer les émotions démocratiques

La réponse du juge britannique Johnson à la dérive néonazie du jeune Ben rejoint la réponse que propose le pédagogue Philippe Meirieu2 après les attentats de 2015 en France, et qu’il développe dans son livre, Éduquer après les attentats :

“Les récits littéraires et l’expérience artistique constituent les moyens privilégiés de l’apprentissage de l’empathie.
À travers eux, l’enfant et l’adolescent découvrent que les autres sont fondamentalement nos semblables, dans leurs inquiétudes et leurs angoisses, dans leurs peurs et leurs espoirs. Ils comprennent aussi ce qu’est la souffrance infligée à l’autre et en quoi ils peuvent, eux aussi, la ressentir.”

P. Meirieu reprend lui-même une proposition de la philosophe américaine Martha Nussbaum3, qui consiste à développer “l’imagination narrative”. « J’entends par là, explique-t-elle, la capacité à imaginer l’effet que cela fait d’être à la place de l’autre, à interpréter intelligemment l’histoire de cette personne, à comprendre les émotions, les souhaits et les désirs qu’elle peut avoir. ». C’est ainsi que la littérature peut contribuer, comme l’a bien compris le juge Johnson, à développer ce que la philosophe appelle “les émotions démocratiques”.

Permettre à tous d’accéder à la lecture et à la littérature : un enjeu de société à rappeler toujours

Depuis longtemps, partout en France, des associations œuvrent pour que tous aient accès à ce trésor qu’est la lecture, trésor pour eux-mêmes et pour notre société toute entière. Et elles ne se contentent par de mettre à disposition des livres, non, elles accompagnent, avec tact, l’appropriation, la com-préhension (l’art de prendre avec soi, pour soi), par des actions de médiation délicates. Nous souhaitons ardemment les soutenir, à Libre comme Lire.

Parce que l’idée que certains doivent attendre d’être présentés devant un juge exceptionnel pour rencontrer la littérature nous est insupportable.

a. Michèle Petit, p. 49 : “Vassilis Alexakis raconte ainsi : “Maintenant que mes parents et mon frère sont morts, ma famille, ce sont les personnages de la littérature de mon enfance.”

à commander chez votre libraire préféré :
1- Lire le monde – expériences de transmission culturelle aujourd’hui, Michèle Petit, Belin, 2014 (les extraits cités se trouvent p.49 et 54)
2- Éduquer après les attentats, Philippe Meirieu, ESF, 2016 (Les extraits cités se trouvent p.29 et 53)
3- Les Émotions démocratiques – Comment former le citoyen du XXIè siècle ? , Martha Nussbaum, Flammarion, 2001

Soutenir, avec Libre comme Lire, des associations qui œuvrent pour que tous aient accès à la lecture.

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Condamné à lire des livres

Femme en train de lire

C’est une sentence plutôt incroyable, mais pourtant bien vraie, puisqu’un jeune homme, féru de lectures néonazis, et lui même propagateur d’idées suprémacistes, s’est vu condamné à lire des classiques de la littérature anglaise par un juge de la cour de Leicester au Royaume-Uni.

Ben John, un étudiant de 21 ans, semblait plus intéressé par le racisme et la violence que par ses études. Soupçonné de vouloir préparer un attentat – il avait téléchargé sur Internet des instructions pour fabriquer une bombe -, le jeune homme s’adonnait aussi au téléchargement de documents illégaux et racistes. Plus de 70,000 en tout !

“Écrivain” à ses heures perdues, il s’était également fendu d’une lettre contre les homosexuels, les immigrants et les libéraux. Un “charmant” jeune homme, donc, à qui le juge Timothy Johnson a voulu donner une leçon d’humanité en ne le condamnant pas à de la prison, peine à laquelle Ben John aurait normalement eu droit, mais à lire Dickens, Jane Austen ou Shakespeare.

“Vous êtes un individu solitaire avec peu, ou pas vraiment d’amis” lui a expliqué le juge au moment de la sentence. Estimant qu’il était une proie de choix pour des individus plus aguerris et plus dangereux, mais qu’il était encore temps de le sortir de cette voie sans issue, il a donc préféré tourner le jeune homme vers la littérature que vers les quatre murs d’une cellule, pensant que cela lui ferait sans doute beaucoup plus de bien.

Après avoir fait promettre à Ben de ne plus chercher à télécharger du matériel illégal, il lui a demandé s’il avait lu les grands auteurs. Lui a recommandé de commencer par Orgueil et préjugés, mais aussi le Conte de deux cités ou la Nuit des rois.

Ben John devra à nouveau se présenter devant son juge le 4 janvier prochain et lui prouver qu’il aura bien lu ces œuvres. En toute honnêteté, sous peine de voir sa peine se commuer en séjour en prison.

Peut-on rêver d’une plus belle sentence et d’une plus belle justice : redresser le droit par la littérature ! N’est-ce pas là une belle idée ?

Saluons donc ce juge, qui a le mérite de faire confiance aux grands auteurs pour rendre à la paix un esprit sans doute bien trop tourmenté. Et le travail de toutes ces associations qui ouvrent les âmes à la lecture, sans en faire une sanction.

Avec Libre comme Lire, soutenez les associations de promotion de la lecture et de lutte contre l’illettrisme.

Via le Guardian : UK judge orders rightwing extremist to read classic literature or face prison

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Il y a mille et une façons de donner à lire ! Libre comme Lire soutient l’opération du Secours populaire.

Il y a mille et une façons de donner à lire, et Libre comme Lire vous en présente de très diverses en vous faisant connaitre le travail des associations de promotion de la lecture. Aujourd’hui, nous sommes heureux de relayer l’initiative du Secours populaire qui nous propose, à tous, d’offrir un livre à un enfant.

DU 16 octobre au 20 novembre, les Librairies Indépendantes et le Secours populaire lancent la 6e édition de « Donnez à lire » pour offrir des livres jeunesse aux enfants et adolescents démunis. Le principe est très simple : vous vous achetez un livre jeunesse que vous confiez à votre libraire qui le remettra au Secours populaire qui l’offrira à un enfant suivi par l’association ou un adolescent qui n’en a pas ou trop peu.

En 2020, et malgré un contexte particulièrement difficile, 15 000 livres avaient été ainsi collectés par 400 librairies, puis offerts à des enfants accompagnés par le Secours populaire.

Une bonne raison d’aller faire un tour chez son libraire indépendant préféré !

Retrouver l’opération Donnez à lire du Secours populaire
Découvrir d’autres façons de donner à lire, avec Libre comme Lire

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Les livres peuvent-ils changer le monde ?

Cet été, dans une nouvelle série, France Culture nous invite à réécouter les grands classiques qui ont changé le monde. Tous les jours à 11h, Régis Debray.

Les livres changent le monde. En douteriez-vous ? Voici trois semaines d’émissions de référence pour comprendre pourquoi, mais surtout comment. Sur une idée originale de Régis Debray, cette série sur l’histoire des idées, l’histoire du monde, l’Histoire donc tout simplement dessine le paysage (subjectif) des treize livres qui ont bouleversé depuis 1945 la marche des choses et transformé les représentations à l’échelle internationale. Introduite par une émission sur l’histoire de la diffusion des textes, la collection se termine sur une tentative de dessiner l’avenir. Il y a des livres qui font tomber des murs : écoutez.

https://www.franceculture.fr/emissions/la-culture-change-le-monde/comment-les-livres-changent-le-monde

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Besoin de mettre les voiles ? Dès aujourd’hui, vous pouvez “Partir en livre” !

Le 17 juin, le président E. Macron annonçait le label “Lecture, grande cause nationale”. Nous nous réjouissions de cette bonne idée. Mais concrètement, qu’est-ce que cela signifie ?

“Partir en livre” est la première manifestation nationale qui s’inscrit dans ce cadre. Elle commence aujourd’hui, et se poursuit jusqu’au 25 juillet. L’édition 2021, la 7è, a pour thème “Mer et merveilles”.

L’association Perluette, qui a rejoint Libre comme Lire, y participe. Magali Battaglia, sa directrice, vous explique tout !

Partir en livre, c’est la grande fête du livre pour la jeunesse qui vise à sortir le livre de ses cadres habituels, partout en France !

Ainsi, chaque année au mois de juillet, depuis sa création en 2016, l’association Perluette imagine des projets originaux permettant d’aller à la rencontre d’œuvres d’artistes du livre par une approche ludique voire pluridisciplinaire.

Le cauchemar de 2020 ayant réduit nos activités, Perluette s’est mise à rêver d’une littérature jeunesse essentielle & contribuant à imaginer un monde meilleur.

En 2021, l’association convie deux artistes à rêver avec elle :

Isabelle Simler, auteure-illustratrice de renommée internationale

Waii-Waii (Marion Pédébernade), illustratrice-plasticienne installée dans les Hauts-de-France, dont le travail riche & poétique questionne le rêve de manière récurrente.

Perluette vous invite à découvrir leurs œuvres oniriques par le biais d’ateliers & de diverses expositions, avec le soutien du département & l’implication de la Médiathèque départementale du Nord.

Chacune des artistes expérimentera pour l’occasion une création autour de matières autres que le papier : le textile pour Isabelle Simler & le verre pour Waii-Waii.

Perluette, en collaboration avec la Médiathèque départementale du Nord, a choisi cette année de proposer autant d’actions en milieu rural qu’en milieu urbain, autant en médiathèques que dans des parcs ou des lieux patrimoniaux, principalement dans le sud du Département du Nord, rêver partout de mer & de merveilles, en écho avec la thématique nationale de Partir en livre.

Pour en savoir plus sur les propositions de Perluette dans le cadre de Partir en Livre, consultez la page dédiée de son site.

Retrouvez Perluette sur Libre comme Lire

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En 2020, près d’un jeune français sur 10 en difficulté de lecture

Élèves dans une classe avec leurs professeur

D’après une nouvelle étude publié par le Ministère des Sports, de la Jeunesse et de l’Éducation, en 2020, 9,5% des jeunes français participant à la Journée Défense et Citoyenneté rencontrent des difficultés dans le monde de la lecture.

Le tiers d’entre eux peut être considéré en situation d’illettrisme. Par ailleurs, plus d’un jeune sur dix a une maîtrise fragile de la lecture. Enfin, près de huit sur dix sont des lecteurs efficaces.

Les performances en lecture progressent avec le niveau d’études. Elles sont globalement plus élevées chez les filles que chez les garçons. Les jeunes des DROM sont particulièrement concernés par les difficultés de lecture. En France métropolitaine, c’est au nord que les difficultés de lecture sont les plus fréquentes.

Ces résultats sont issus d’un test de lecture passé par plus de 475,000 jeunes, âgés de 16 à 25 ans.

Cela montre que d’importants progrès restent à faire, alors que les usages du numérique s’intensifient et creusent encore plus les inégalités entre ceux qui maîtrisent la lecture et les autres.

Photo par NeONBRAND

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La lecture, grande cause nationale : quelle bonne nouvelle !

Image de bibliothèque

L’annonce présidentielle prévue aujourd’hui*, ne peut que nous réjouir ! La lecture, c’est la cause que nous défendons à Libre comme Lire, et “favoriser l’apprentissage et la pratique de la lecture à tous les âges”*, c’est notre objectif ! L’attribution de ce label gouvernemental va immanquablement s’accompagner d’actions d’information et de sensibilisation aux innombrables bienfaits de la lecture, et faire prendre conscience le plus largement possible de l’urgente nécessité d’aider tous ceux qui oeuvrent à les diffuser. Espérons que cela suscite des vocations de mécènes et de donateurs en faveur des associations de promotion de la lecture. Et pour passer à l’action, nous serons là ! À suivre, donc..

Pour découvrir l’action de notre association, c’est par ici !

source : Le Monde, 17 juin 2021